Yvonne Dolan, psychothérapeute, auteur de Guérir de l’abus sexuel et revivre. Techniques centrées sur la solution et hypnose éricksonienne pour le traitement des adultes. Edition Satas, Collection Le Germe, 1996
A une jeune femme, qui se trouvait empêtrée dans une crise conjugale, liée à un malentendu, qui a amené son mari à avoir des comportements de jalousie, violents verbalement envers elle, persistants, voilà le conte métaphorique, que je lui ai proposé:
Madame, vous me demandez, ce que j’en pense. Ce que vous me racontez, me fait penser à une histoire:
Il était une fois une princesse, qui habite dans un beau château. Elle est heureuse car elle a fait un mariage d’amour, avec un beau prince.
Mais, car il y a souvent un mais. Quand elle lui demande s’il peut passer du temps avec elle, il est mécontent voire il s’emporte. Il lui dit qu’il n’a pas le temps car il a une réunion avec ses conseillers. Il doit partir en croisade. La princesse est chagrinée mais elle est prête à attendre. Elle se dit qu’elle a fait un mariage d’amour et que le comportement de son cher prince n’est que passager.
Le prince part en croisade et revient un an plus tard. La princesse accourt heureuse du retour de son cher et tendre. Mais il la repousse et est mécontent voire il s’emporte. La princesse en est chagrinée. Elle se réfugie auprès de son miroir, cadeau de ses parents, qui étaient des Sages. Elle y voit son visage se flétrir au fil des mois, des années.
Elle dit au miroir : « Miroir, mon beau miroir! Dis-moi…qu’ai-je fait pour mériter cela? » Alors un visage, souriant, apparaît: « Connais-toi toi-même et le Ciel t’aidera. »
La princesse ne comprend pas. Elle redemande au miroir mais qui reste muet. Elle a beau redemander au miroir mais il reste toujours muet. Alors elle part en quête: elle parle aux conseillers du prince mais leur réponse ne lui convienne pas tout à fait. Alors elle va lire les auteurs antiques, qui ont des réponses intéressantes mais là aussi elle n’est pas pleinement satisfaite. Alors elle sort du château et va s’enquérir auprès des nobles des alentours, des bourgeois, du curé, même des paysans et paysannes du village. Et elle revient plus forte de la sagesse.
Elle se rend de nouveau devant son miroir. Et lui repose la question : “Miroir, mon beau miroir, que dois-je penser de ma situation ? Que me conseilles-tu maintenant ?” Et là, le visage, souriant, réapparaît : “Maîtresse, maintenant, que vous avez acquis la Sagesse, que vous savez comment vous protégez, vous pouvez écouter votre cœur. “
En parodiant Boileau, je reprendrai les mots de l’auteur “Ce qui se conçoit clairement s’énonce brièvement !”
Mais que de travail pour la psychopraticienne, que je suis, et mes client(e)s, pour y arriver…
Et en même temps, quand nous y arrivons! 🙏
Le transfert est un mouvement de “projection” de son monde intérieur dans l’espace thérapeutique. Ce monde intérieur est comme un”théâtre”. Et vous en êtes à la fois le metteur en scène et l’un des protagonistes de cette tragi-comédie.
En tout cas, il s’agit parfois d’une tragédie si vous vous sentez victime des autres, de la vie.
À la différence des autres relations (familiale, amicale, amoureuse, professionnelle, avec soi-même), la relation thérapeutique est réparatrice. 🙏
Le Contre-transfert est le mouvement de projection du thérapeute/ psychopraticien vers le patient/client. Et il se doit d’être ressenti par le thérapeute, qui doit même se laisser submergé dedans, mais sans s’y noyer. Il doit le contrôler. Car pour que la relation thérapeute-client se noue, ces mouvements de transfert et Contre-transfert doivent se faire.
Je ne vous en dit pas plus. Je ne voudrais pas spoiler un si bon livre…😉🌺
Ma formation en Analyse transactionnelle et en Hypnose m’influence fortement dans ma façon d’interagir. À bientôt.
Il était une fois une princesse, qui sait qu’un jour elle sera reine. Elle sait qu’elle sera une reine des villes, une grande reine. Mais elle n’a pas confiance en elle et passe son temps à se plaindre. Sa mère qui est une reine de campagne, est triste de ne pouvoir plus l’aider. Elle lui conseille d’aller voir une Sage, connue pour être un grand Maître à penser.
La princesse se met donc en route et va trouver cette femme. Elle va dans la forêt et ne la trouve pas. La nuit tombe et la princesse a peur toute seule. Et puis, elle a faim, elle a soif. Elle commence à gémir, à maudire sa mère, la Reine, pour son idée.
La princesse s’approche d’un arbre, qui lui semble accueillant. Elle se sent même attirée par cet arbre, qui semble spécial parmi les autres arbres de la forêt. Elle se met même à s’adresser à l’abre. « Bel arbre, me laisses-tu me reposer auprès de toi? » Et l’abre de lui répondre « Ma très chère princesse, je te permets de te reposer au creux de mes racines. Je te nourrirai de mes paroles, de ma présence. » Un peu surprise, la princesse aquiesce et se blottit bien au chaud de cet abre étrange. Et elle s’endort tranquillement.
Au petit matin, elle se réveille pleine d’énergie, comme rassasiée et désaltérée. Elle remercie chaleureusement l’abre et lui demande où trouver la Sage. « C’est moi, lui dit-elle. J’ai vu que tu es une jeune femme courageuse. Que ton esprit est ouvert car tu as accepté mon aide. Je vais te donner l’aide dont tu as besoin pour devenir un jour, une Reine des villes, une grande Reine » « Je t’écoute, dit la princesse. »
»Quand tu auras besoin de moi, et la vie, ta vie sera faite de joie, de satisfactions et aussi de doutes, de difficultés à surmonter, tu pourras m’écrire une lettre. Tu y mettras tout ce que tu vois de négatif et aussi de positif dans ce qui t’arrive dans ta vie. Et je te répondrai. »
La princesse la remercie chaleureusement pour son aide et repart retrouver sa mère. Elle sait qu’elle sera une grande Reine, une Reine des villes.
Je vous offre ce conte métaphorique. La Sagesse est en chacun de nous. Nous pouvons nous y appuyer et la développer pour en faire une Force de Vie, pour nous, nos proches et autour de nous.
Bon week-end de 1er mai. Que le printemps nous amène espoir et une vie avec des ressources sur lesquelles s’appuyer face à cette période parfois destabilisante liée à la pandémie de Covid-19.
Kim-Vân NGUYEN-DINH, psychopraticienne, 59 bd de Ménilmontant 75011 Paris
Dans la préface de ce beau livre, Le grand livre de la tendresse, Juliette Binoche, une de nos plus belles et touchantes actrices françaises, nous partage sa tendre vision des relations interpersonnelles.
« …le besoin de parler de la tendresse est une façon de poser des questions à la fois à soi-même et au monde, avec toutes les contradictions que cela peut comporter. » Oui, car la relation à l’autre et à soi-même est faite de tendresse et aussi parfois de compétition, d’envie, de jalousie, nourrie d’ambivalence.
Juliette Binoche pose cette énigme: « ce noyau de tendresse au fond de moi, pourquoi ai-je besoin d’y retourner? ». Cette question est, je trouve essentielle à nos vies. Et vous, qu’en pensez-vous? Que ressentez-vous? Qu’est-ce que cela vous donne envie de faire? Car la pensée sans action est stérile, la pensée suivie d’action est fertile. La pensée est aussi action après la réflexion.
« La tendresse est une attitude – par rapport aux choses, aux gens, à soi-même – qui remue tant de choses, de la naissance à la mort, en passant par la vie de couple ! » Oui, la tendresse ne passe pas que par les mots, c’est aussi un regard, une posture, qui fait parfois ressentir tellement d’émotions à celui ou celle qui en est le destinataire. Parfois même un silence attentif à l’autre.
« …nous avons tous un enfant en nous, que nous avons besoin d’écouter, de soigner, de faire exister. Or, cet enfant en nous, quel mot lui va mieux que tendresse? » Notre Enfant intérieur a besoin de cette infinie tendresse à soi-même. Nous, arrivé(e) à l’âge adulte, dans notre solitude, qui peut mieux que tout autre nous donner ce qu’il y a de plus ajusté?
Juliette Binoche conclut dans sa touchante préface par « Mais le premier déclic, je crois que c’est la tendresse envers soi-même. Se supporter, accepter ses faiblesses et, du coup, accepter plus facilement celles des autres. Nous sommes, pour nous-mêmes, notre propre instrument de travail. »
Je vous souhaite une bonne lecture de ce livre. Prenez soin de vous en ce lundi de Pâques, où nous devons encore garder des liens distendus avec nos proches et les autres du fait de cette épidémie de Coronavirus, qui perdure depuis plus d’un an. Que ce livre vous nourrisse tendrement.
Kim-Vân NGUYEN-DINH, Psychopraticienne, Paris, lundi 5 avril 2021